ment continu des charges fiscales et par les frais de justice, provenant soit des formalités dont la législation française entoure la propriété foncière, soit des conflits innombrables qui naissent de la juxtaposition et de l’enchevêtrement des parcelles, soit de la manie chicanière des paysans chez qui la jouissance de la propriété se réduit à faire prévaloir fanatiquement l’illusion de la propriété, le droit de propriété.
D’après un tableau statistique datant de 1840, le produit brut du sol français s’élevait à 5.237.178.000 francs. Il faut en déduire 3.552.000.000 francs pour les frais de culture, y compris la consommation des travailleurs agricoles. Reste un produit net de 1.685.178.000. francs, dont il faut déduire 550 millions pour les intérêts hypothécaires, 100 millions pour les magistrats, 350 millions d’impôts, et 107 millions pour les droits d’enregistrement, de timbre et d’hypothèque. Reste la troisième partie du produit net, 538 millions. Répartis par tête de la population, cela ne fait pas 25 francs de produit net. Dans ce calcul n’entre naturellement en ligne de compte ni l’usure non hypothécaire, ni les honoraires des avocats, etc.
On comprend quelle fut la situation du paysan quand la République eut ajouté de nouvelles charges aux anciennes. On voit que son exploitation ne se distingue que par la forme de celle du prolétariat industriel. L’exploiteur est le même, c’est le capital. Les capitalistes isolés exploitent les paysans isolés