II
Reprenons la suite de notre développement.
A partir des journées de Juin, l’histoire de l’Assemblée nationale constituante est l’histoire de la domination et de la dissolution de la fraction républicaine de la bourgeoisie, fraction que l’on connaît sous les noms de républicains tricolores, républicains purs, républicains politiques, républicains formalistes, etc.
Sous la monarchie bourgeoise de Louis-Philippe ce parti avait formé l’opposition républicaine officielle et par suite constitué une portion du monde politique d’alors. Il avait ses représentants dans les chambres et une sphère d’action importante dans la presse. Son organe parisien, le National, passait pour être, à sa façon, aussi respectable que le journal des Débats. Cette situation sous la monarchie constitutionnelle correspondait au caractère de ce parti. Ce n’était pas une fraction de la bourgeoisie que réunissait un puissant intérêt commun, que déterminaient des conditions de production particulières. C’était une coterie de bourgeois, d’écrivains, d’avocats et de fonctionnaires