la bourgeoisie en brisant la couronne derrière laquelle se dissimulait le capital.
Dans les journées de juillet, les ouvriers avaient conquis la monarchie bourgeoise, dans les journées de lévrier, la république bourgeoise. La monarchie de Juillet avait été contrainte de se présenter comme une monarchie entourée d’institutions républicaines ; la République de Février dut être une république entourée d’institutions sociales. Le prolétariat parisien exigea également cette concession.
Un ouvrier, Marche, dicta le décret où le gouvernement provisoire, à peine formé, s’engageait à assurer l’existence de l’ouvrier au moyen du travail, à fournir du travail à tous les citoyens, etc. Puis, quand quelques jours plus tard, les engagements pris s’oublièrent et qu’on sembla avoir perdu le prolétariat de vue, une colonne de 20.000 hommes marcha sur l’Hôtel-de-Ville, aux cris de : Organisation du travail ! Constitution d’un ministère spécial du travail ! A regret et après de longs débats, le gouvernement provisoire nomma une commission spéciale permanente, chargée de découvrir les moyens d’améliorer le sort de la classe ouvrière. Cette commission fut composée des délégués des corporations ouvrières de Paris et présidée par Louis Blanc et par Albert. Le Luxembourg servit de salle de séance. Les représentants de la classe ouvrière étaient donc bannis du gouvernement provisoire. Les bourgeois qui faisaient partie de ce dernier possédaient le pouvoir réel. Ils avaient