1848 a été complétée seulement par le « coup d’État » du 2 décembre.
Les paysans parcellaires forment une masse énorme. Ils vivent dans la même situation, mais ils ne sont pas unis par de nombreux rapports. Leur mode de production les isole les uns des autres au lieu de les amener à un commerce réciproque. Cet isolement est encore augmenté par le mauvais état des moyens de communications français et par la pauvreté des campagnards. Leur champ de production, la parcelle, ne permet pas de diviser le travail dans sa culture, interdit l’utilisation de la science ; on ne trouve ni diversité dans le développement, ni variété dans les talents, ni richesse, dans les rapports sociaux. Chaque famille isolée se suffit presque à elle-même, produit directement la plus grande partie de ce qu’elle consomme et obtient ses moyens d’existence plutôt par un échange avec la nature que par son commerce avec la société. D’un côté, la parcelle, avec le paysan et sa famille. A côté, une autre parcelle, un autre paysan, une autre famille. Une soixantaine de ces familles forment un village et une soixantaine de villages un département. Ainsi la grande masse de la nation française est constituée par une simple addition de grandeurs de même nom à peu près de la même façon qu’un sac de pommes de terre. Ces paysans ne forment une classe qu’à un point de vue : des millions de familles vivent dans des conditions économiques qui séparent leur mode d’existence,