imposait au pouvoir constituant des limites qui avaient été elles-mêmes déterminées par l’état de siège de Paris. Elle se vengea d’une manière digne d’elle en soumettant le jour suivant à une enquête la terreur dont le ministère l’avait frappée le 29 janvier. La Montagne montra son peu d’énergie révolutionnaire et de sens politique en se laissant imposer par le parti du National le rôle de héraut d’armes dans cette grande comédie d’intrigue. Ce parti avait fait sa dernière tentative de ressaisir, sous la République constituée, le monopole du pouvoir qu’il possédait à la période où se constituait la république bourgeoise. Le parti du National était terrassé.
Si, pendant la crise de janvier, il s’agissait de l’existence de la Constituante, à la crise du 21 mars, il s’agissait de l’existence de la constitution. En janvier, c’était le personnel du parti National ; maintenant, c’était l’idéal de ce parti qui était menacé. Nous n’avons pas besoin de dire que les républicains honnêtes prisaient moins le sentiment élevé de l’idéologie républicaine que la jouissance terrestre du pouvoir.
Le 21 mars, l’ordre du jour de l’Assemblée nationale comportait le projet de loi de Faucher contre le droit d’association, la suppression des clubs. L’article 8 de la constitution garantissait à tous les Français le droit de s’associer. L’interdiction des clubs portait donc une atteinte incontestable à la constitution. L’Assemblée nationale