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Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/217

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richesse frivole, joyeuse, prodigue des grands seigneurs qui ne faisaient que consommer. Jacques Stuart a très bien exposé ce but primitif de l’impôt sur la consommation dans ses Recherches des principes de l’économie politique, qu’il a publiées dix ans avant A. Smith.

« Dans la monarchie pure, dit-il, les princes semblent jaloux en quelque sorte de l’accroissement des richesses et lèvent des impôts en conséquence sur ceux qui deviennent riches, — impôts sur la production. Dans le gouvernement constitutionnel, ils tombent principalement sur ceux qui deviennent pauvres, — impôts sur la consommation. Ainsi, les monarques mettent un impôt sur l’industrie… par exemple la capitation et la taille sont proportionnées à l’opulence supposée de ceux qui y sont assujettis. Chacun est imposé à raison du profit qu’il est censé faire. Dans les gouvernements constitutionnels, les impôts se lèvent ordinairement sur la consommation. Chacun est imposé à raison de la dépense qu’il fait. »

Quant à la succession logique des impôts, de la balance du commerce, du crédit — dans l’entendement de M. Proudhon — nous ferons observer seulement, que la bourgeoisie anglaise, parvenue sous Guillaume d’Orange à sa constitution politique, créa tout d’un coup un nouveau système d’impôts, le crédit public et le système des droits protecteurs, dès qu’elle fut en état de développer librement ses conditions d’existence.