Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/227

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laine qu’ils fabriquent ; ils n’éprouvent de l’attachement que pour le prix de leur exploitation, pour le produit monétaire. De là, les jérémiades des partis réactionnaires, qui appellent de tous leurs vœux le retour de la féodalité, de la bonne vie patriarcale, des mœurs simples et des grandes vertus de nos aïeux. L’assujettissement du sol aux lois qui régissent toutes les autres industries est et sera toujours le sujet de condoléances intéressées. Ainsi, on peut dire que la rente est devenue la force motrice qui a lancé l’idylle dans le mouvement de l’histoire.

Ricardo, après avoir supposé la production bourgeoise comme nécessaire pour déterminer la rente, l’applique néanmoins à la propriété foncière de toutes les époques et de tous les pays. Ce sont là les errements de tous les économistes, qui représentent les rapports de la production bourgeoise comme des catégories éternelles.

Du but providentiel de la rente, qui est, pour M. Proudhon, la transformation du colon en travailleur responsable, il passe à la rétribution égalitaire de la rente.

La rente, ainsi que nous venons de le voir, est constituée par le prix égal des produits de terrains inégaux en fertilité, de manière qu’un hectolitre de blé qui a coûté 10 francs est vendu 20 francs, si les frais de production s’élèvent, pour un terrain de qualité inférieure, à 20 francs.