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Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/277

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partie de la machine se casse, s’il ne livre pas les objets d’une qualité voulue, etc., etc. Les amendes sont toujours plus fortes que le dommage véritablement occasionné par l’ouvrier. Et pour donner à l’ouvrier toute facilité d’encourir des peines, on fait avancer la pendule de la fabrique, on fournit des mauvaises matières premières pour que l’ouvrier en fasse de bonnes pièces. On destitue le contre-maître qui ne serait pas assez habile pour faire multiplier les cas de contravention.

Vous le voyez, messieurs, cette législation domestique est faite pour enfanter des contraventions, et on fait faire des contraventions pour faire de l’argent. Ainsi le fabricant emploie tous les moyens pour réduire le salaire nominal et pour exploiter jusqu’aux accidents dont l’ouvrier n’est pas le maître.

Ces fabricants, ce sont les mêmes philanthropes qui ont voulu faire croire aux ouvriers, qu’ils étaient capables de faire des dépenses énormes, uniquement pour améliorer leur sort.

Ainsi, d’un côté, ils rognent le salaire de l’ouvrier par les règlements de fabrique de la manière la plus mesquine, et de l’autre, ils s’imposent les plus grands sacrifices pour le faire rehausser par l’Anti-corn-law league.

Ils construisent à grands frais des palais, où la league établissait, en quelque sorte, sa demeure officielle ; ils font marcher une armée de missionnaires vers tous les points de l’Angleterre, pour