Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/281

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l’échange de son travail contre le capital. Si dans cet échange il recevait toujours pour le même travail le franc en question, et que le prix de toutes les autres marchandises tomberait, il gagnerait toujours à ce marché. Le point difficile, ce n’est pas de prouver, que le prix de toute marchandise baissant, j’aurai plus de marchandises pour le même argent.

Les économistes prennent toujours le prix du travail au moment où il s’échange contre d’autres marchandises. Mais ils laissent tout-à-fait de côté le moment où le travail opère son échange contre le capital.

Quand il faudra moins de frais pour mettre en mouvement la machine qui produit les marchandises, les choses nécessaires pour entretenir cette machine qui s’appelle travailleur, coûteront également moins cher. Si toutes les marchandises sont à meilleur marché, le travail, qui est aussi une marchandise, baissera également de prix, et comme nous le verrons plus tard, ce travail marchandise baissera proportionnellement beaucoup plus que les autres marchandises. Le travailleur comptant toujours sur l’argumentation des économistes, trouvera que le franc s’est fondu dans sa poche, et qu’il ne lui reste plus que cinq sous.

Là-dessus, les économistes vous diront : Eh bien, nous convenons que la concurrence parmi les ouvriers, qui certes n’aura pas diminué sous le régime du libre échange, ne tardera pas à mettre