Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/283

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monde peut faire, elle augmente la concurrence entre les ouvriers.

Cette concurrence devient d’autant plus forte, que la division du travail donne à l’ouvrier le moyen de faire à lui seul l’ouvrage de trois.

Les machines produisent le même résultat sur une beaucoup plus grande échelle. L’accroissement du capital productif, en forçant les capitalistes industriels à travailler avec des moyens toujours croissants, ruine les petits industriels et les jette dans le prolétariat. Puis, le taux de l’intérêt diminuant à mesure que les capitaux s’accumulent, les petits rentiers qui ne peuvent plus vivre de leurs rentes seront forcés de se lancer dans l’industrie, pour aller augmenter ensuite le nombre des prolétaires.

Enfin, plus le capital productif augmente, plus il est forcé de produire pour un marché dont il ne connaît pas les besoins, plus la production précède la consommations, plus l’offre cherche à forcer la demande, et, en conséquence, les crises augmentent d’intensité et de rapidité. Mais toute crise, à son tour, accélère la centralisation des capitaux et grossit le prolétariat.

Ainsi, à mesure que le capital productif s’accroît, la concurrence entre les ouvriers s’accroît dans une production beaucoup plus forte. La rétribution du travail diminue pour tous, et le fardeau du travail augmente pour quelques-uns.

En 1829, il y avait à Manchester, 1,088 fileurs