Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/290

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de bataille industriel. Mais qu’importe ? La classe subsiste toujours, et mieux que cela elle se sera accrue.

Ce n’est pas tout. Le progrès de l’industrie produit des moyens d’existence moins coûteux. C’est ainsi que l’eau-de-vie a remplacé la bière, que le coton a remplacé la laine et le lin, et que la pomme de terre a remplacé le pain.

Ainsi, comme on trouve toujours moyen d’alimenter le travail avec des choses moins chères et plus misérables, le minimum du salaire va toujours en diminuant. Si ce salaire a commencé par faire travailler l’homme pour vivre, il finit par faire vivre l’homme d’une vie de machine. Son existence n’a d’autre valeur que celle d’une simple force productive, et le capitaliste le traite en conséquence.

Cette loi du travail marchandise, du minimum du salaire, se vérifiera à mesure que la supposition des économistes, le libre échange, sera devenue une vérité, une actualité. Ainsi, de deux choses l’une : ou il faut renier toute l’économie politique basée sur la supposition du libre échange, ou bien il faut convenir que les ouvriers seront frappés de toute la rigueur des lois économiques sous ce libre échange.

Pour nous résumer : Dans l’état actuel de la société, qu’est-ce donc que le libre échange ? C’est la liberté du capital. Quand vous aurez fait tomber les quelques entraves nationales qui enchaî-