Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/49

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La valeur échangeable d’un produit baisse à mesure que l’offre va croissant, la demande restant la même ; en d’autres termes : plus un produit est abondant relativement à la demande, plus sa valeur échangeable ou son prix est bas. Vice-versa : plus l’offre est faible relativement à la demande, plus la valeur échangeable ou le prix du produit offert hausse ; en d’autres termes, plus il y a rareté des produits offerts relativement à la demande, plus il y a cherté. La valeur d’échange d’un produit dépend de son abondance ou de sa rareté, mais toujours par rapport à la demande. Supposez un produit plus que rare, unique dans son genre, je le veux bien : ce produit unique sera plus qu’abondant, il sera superflu, s’il n’est pas demandé. En revanche, supposez un produit multiplié à millions : il sera toujours rare, s’il ne suffit pas à la demande, c’est-à-dire s’il est trop demandé.

Ce sont là de ces vérités, nous dirons presque banales, et qu’il a fallu cependant reproduire ici pour faire comprendre les mystères de M. Proudhon.

« Tellement qu’en suivant le principe jusqu’aux dernières conséquences on arriverait à conclure, le plus logiquement du monde, que les choses dont l’usage est nécessaire et la quantité infinie, doivent être pour rien, et celles dont l’utilité est nulle et la rareté extrême, d’un prix inestimable. Pour comble d’embarras, la pratique n’admet