Page:Marx - Misère de la philosophie.djvu/78

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au même titre que la productivité du capital. Le travail produit, le capital vaut… Par une sorte d’ellipse on dit la valeur du travail… Le travail comme la liberté… est chose vague et indéterminée de sa nature, mais qui se définit qualitativement par son objet, c’est-à-dire qu’il devient une réalité par le produit.

« Mais qu’est-il besoin d’insister ? Dès lors que l’économiste (lisez M. Proudhon) change le nom des choses, vera rerum vocabula, il avoue implicitement son impuissance et se met hors de cause. (Proudhon, I, 188). »

Nous avons vu que M. Proudhon fait de la valeur du travail la « cause efficiente » de la valeur des produits, au point que pour lui, le salaire, nom officiel de la « valeur du travail », forme le prix intégrant de toute chose. Voilà pourquoi l’objection de Say le trouble. Dans le travail-marchandise, qui est d’une réalité effrayante, il ne voit qu’une ellipse grammaticale. Donc, toute la société actuelle fondée sur le travail-marchandise, est désormais fondée sur une licence poétique, sur une expression figurée. La société veut-elle « éliminer tous les inconvénients » qui la travaillent, eh bien ! qu’elle élimine les termes malsonnants, qu’elle change de langage, et pour cela elle n’a qu’à s’adresser à l’Académie pour lui demander une nouvelle édition de son dictionnaire. D’après tout ce que nous venons de voir, il nous est facile de comprendre pourquoi M. Proudhon, dans un ouvrage