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Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/108

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tout autant que l’anglais, l’allemand et le suédois, et à l’ouverture des débats il n’y avait pas de langue slave commune qui permît aux orateurs de se faire comprendre. On essaya du français, mais le français, non plus, n’était pas intelligible pour la majorité ; et les pauvres enthousiastes slaves, dont l’unique sentiment commun était une commune haine des Allemands, furent obligés, en définitive, de s’exprimer en cette langue allemande si détestée, parce qu’elle était la seule généralement comprise. Or, à la même heure, un autre congrès slave se réunissait à Prague, sous la forme d’uhlans galliciens, de grenadiers croates et slaves, d’artilleurs et de cuirassiers bohémiens ; et ce véritable congrès slave, armé, sous le commandement de Windischgrâtz, en moins de 24 heures chassa hors de la ville les fondateurs d’une suprématie slave imaginaire et les dispersa à tous les vents.

Les députés bohémiens, moraves, dalmates et une partie (l’aristocratie) des députés polonais au Reichstag d’Autriche combattaient systématiquement, dans cette assemblée, l’élément allemand. Les Allemands et les Polonais (la noblesse appauvrie) étaient dans l’assemblée les principaux représen-