Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/116

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Et aussitôt, d’un bout à l’autre de l’Europe, les conservateurs et contre-révolutionnaires de relever la tête, avec une outrecuidance qui montrait comme ils comprenaient bien l’importance de l’événement. Partout la presse fut harcelée, le droit de réunion entravé le moindre incident dans n’importe quelle petite ville de province fut pris pour prétexte à désarmer le peuple, déclarer l’état de siège et faire s’exercer les troupes dans les nouveaux artifices et manœuvres que Cavaignac leur avait appris. Au reste, pour la première fois depuis février, il avait été prouvé que l’invincibilité d’une insurrection populaire dans une grande ville était une illusion ; les armées avaient reconquis l’honneur, les troupes battues constamment, jusqu’alors, dans chaque bataille de rue de quelque importance, reprirent confiance dans leur supériorité, même dans ce genre de combat.

De cette défaite des ouvriers de Paris on peut dater les premières démarches positives, les premiers plans définis, projetés par l’ancien parti féodal et bureaucratique d’Allemagne pour se débarrasser même de leur alliée momentanée, la Bourgeoisie, et pour rétablir l’état des choses existant en Allemagne avant les événements de Mars. L’armée était de nou-