Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/125

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Innspruck était à la portée de leurs obus, là le parti contre-révolutionnaire trouvait un asile d’où il pouvait en toute sûreté, et à l’abri de toute surveillance, rallier ses forces éparses et réparer et étendre à nouveau le réseau de ses intrigues. On rouvrit des communications avec Radetsky, Jellachich et Windischgrâtz, ainsi qu’avec les hommes sûrs dans la hiérarchie administrative des différentes provinces on noua des intrigues avec les chefs slaves, et on constitua ainsi une force réelle à la disposition de la Camarilla contre-révolutionnaire, tandis que les impuissants ministres à Vienne usèrent leur courte et faible popularité dans d’incessantes chamailleries avec les masses révolutionnaires et dans les débats de l’Assemblée constituante en perspective. C’est pourquoi la tactique d’abandonner pendant un temps le mouvement de la capitale à lui-même, tactique qui, dans un pays centralisé et homogène comme la France, eût assuré la toute-puissance du parti du mouvement, ici en Autriche, dans un conglomérat politique hétérogène, était un des plus sûrs moyens de réorganiser la force des réactionnaires.

A Vienne la bourgeoisie, persuadée que la cour après trois défaites, et en face d’une Assemblée constituante basée sur le suffrage