Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/127

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Le 19 août l’empereur fut induit à passer la revue de la garde nationale ; la famille impériale, les courtisans, les hauts fonctionnaires, les grands officiers de la couronne, rivalisèrent entre eux en flatteries aux bourgeois armés, qui déjà étaient ivres d’orgueil de se voir ainsi publiquement reconnus pour un des corps importants de l’État, et aussitôt après parut un décret signé de M. Schwarzer, le seul ministre populaire du cabinet, supprimant le secours que le gouvernement avait accordé jusqu’alors aux ouvriers sans travail. Le tour réussit les classes ouvrières firent une manifestation les gardes nationaux bourgeois se prononcèrent pour le décret de leur ministre ils furent lancés contre les anarchistes, se jetèrent comme des tigres sur les ouvriers sans armes, qui n’opposèrent pas de résistance, et en massacrèrent un nombre considérable, le 22 août. Ainsi furent détruits l’unité et la force révolutionnaires ; la lutte de classes entre bourgeois et prolétaires avait abouti, à Vienne aussi, à une catastrophe sanguinaire, et la Camarilla contre-révolutionnaire vit approcher le jour où il lui serait possible de frapper son maître coup.

Les affaires en Hongrie ne tardèrent pas à fournir l’occasion de proclamer publiquement