Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/139

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pour justifier leur inaction pendant le blocus et l’assaut de Vienne : l’insuffisance de leurs propres forces, le refus du Reichstag et de tous les autres corps officiels de Vienne de les rassembler ; la nécessité de rester sur un terrain constitutionnel et d’éviter des complications avec le pouvoir allemand central. Quant à l’insuffisance de l’armée hongroise, le fait est que, dans les premiers jours qui suivirent la révolution viennoise et l’arrivée de Jellachich, il n’y avait aucun besoin de troupes régulières, puisque l’armée régulière autrichienne était loin d’être concentrée ; il eût suffi de poursuivre, courageusement et sans relâche, le premier avantage remporté avec les seules forces du Land-sturm qui avait combattu à Stuhlweissenbourg, pour effectuer une jonction avec les Viennois et ajourner de six mois toute concentration de l’armée viennoise. En guerre, et particulièrement en guerre révolutionnaire, la première règle est la rapidité d’action, jusqu’à ce qu’un avantage décisif soit acquis ; et cela nous l’affirmons sans hésiter, en nous fondant sur des considérations purement militaires. Perczel n’aurait pas dû faire halte jusqu’à ce qu’il eût opéré sa jonction avec les Viennois. A coup sûr il y avait des risques à encourir ; mais qui donc a jamais