Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ainsi la liberté et les intérêts de la paysannerie. Elles n’avaient pu ni élaborer une constitution, ni améliorer en aucune façon la législation générale. Elles s’étaient occupées presque exclusivement de subtiles distinctions théoriques, de pures formalités et de questions d’étiquette constitutionnelle. L’Assemblée, en fait, était plutôt une école de savoir-vivre parlementaire pour ses membres qu’un corps auquel le peuple aurait pu s’intéresser. Au demeurant, les deux côtés de l’assemblée se tenaient en parfait équilibre, et la majorité dépendait presque toujours des centres flottants dont les oscillations de droite à gauche et de gauche à droite renversèrent d’abord le ministère de Camphausen, ensuite celui de Auerswald et Hansemann. Mais tandis que les libéraux, ici comme partout ailleurs, laissaient ainsi échapper l’occasion, la cour réorganisait les éléments de sa puissance dans la noblesse et la partie la plus arriérée de la population rurale, aussi bien que dans l’armée et la bureaucratie. Après la chute de Hansemann il se forma un ministère de bureaucrates et d’officiers militaires, tous de fermes réactionnaires, mais qui cependant faisaient semblant de céder aux demandes du Parlement ; et l’Assemblée, adoptant le principe commode :