Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/179

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parti, ce qu’elles résolurent de faire et ce qu’elles firent le plus héroïquement du monde. Dans les États secondaires, où tout s’était relativement bien passé, la bourgeoisie s’était depuis longtemps vue replongée dans cette agitation parlementaire bruyante et stérile, qui répondait le mieux à ses goûts. Les différents États d’Allemagne, considérés séparément, paraissaient ainsi avoir atteint la forme nouvelle et définitive, laquelle, on le croyait, leur permettrait désormais d’entrer dans la voie d’un développement constitutionnel paisible. Une seule question restait ouverte celle de la nouvelle organisation de la confédération allemande. Cette question, la seule qui paraissait encore grosse de danger, on trouva nécessaire de la résoudre sans retard. D’où la pression exercée sur l’assemblée de Francfort par la bourgeoisie, pour l’inciter à apprêter la constitution le plus vite possible, d’où la résolution de la haute et moyenne bourgeoisie d’accepter et de soutenir cette constitution quelle qu’elle fût, afin d’établir sans tarder un état de choses stable. L’agitation pour la constitution impériale provenait donc, dès le principe, d’un sentiment réactionnaire, et se manifestait dans les classes qui depuis longtemps étaient excédées de la révolution.