Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/181

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Dans ces conditions il était naturel que le soi-disant parti démocratique, c’est-à-dire la masse des petits commerçants, s’accrochât à la constitution impériale. Cette classe avait toujours été plus radicale dans ses réclamations que la bourgeoisie libérale-monarchico-constitutionnelle ; elle avait eu des allures plus hardies, elle avait maintes fois fait la menace d’une résistance armée et prodigué les promesses de donner son sang et sa vie dans la lutte pour la liberté ; mais elle avait déjà fourni des preuves sans nombre qu’elle était introuvable le jour du danger et, de fait, elle ne respirait jamais plus à l’aise que le lendemain d’une défaite décisive, alors que tout étant perdu, elle avait du moins la consolation de savoir que d’une façon ou d’une autre les choses étaient réglées. Tandis que l’adhésion des grands banquiers, des manufacturiers, des marchands, était plus réservée, et plutôt une simple manifestation en faveur de la constitution de Francfort, la classe immédiatement au-dessous d’eux, nos vaillants épiciers démocratiques faisaient les braves, et juraient, comme d’habitude, qu’ils verseraient la dernière goutte de leur sang plutôt que de laisser tomber à terre la constitution.

Soutenue par ces deux partis, les partisans