Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/208

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allant droit au but, devait forcément révolter un tas de sentimentalistes qui n’étaient décidés que dans l’indécision et qui, trop lâches pour agir, s’étaient dits, une fois pour toutes, qu’en ne faisant rien ils faisaient exactement ce qu’ils devaient faire. Chaque mot qui, pareil à l’éclair, dissipait les ténèbres où leur esprit se complaisait, chaque avertissement de nature à les tirer du labyrinthe où ils s’obstinaient à demeurer le plus longtemps possible, toute conception nette de l’état réel des choses était naturellement un crime de lèse-majesté envers cette assemblée souveraine.

Peu de temps après, la position des honorables députés était devenue intenable ; en dépit de résolutions, interpellations et proclamations, ils se retirèrent, mais non dans les lieux insurgés ; c’eût été trop hardi. Ils s’en allèrent à Stuttgart, où le gouvernement de Wurtemberg observait une sorte de neutralité expectative. Là, enfin, ils déclarèrent la déchéance du vicaire de l’empire et élirent une régence de cinq membres dans leur propre sein. Cette régence s’empressa de faire adopter une loi de milice qui fut bel et bien et dans les formes voulues communiquée à tous les gouvernements d’Allemagne. On les somma, eux, les ennemis déclarés de l’assemblée, de recru-