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Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/224

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encore on faisait lire des lettres qu’ils n’avaient jamais reçues ; on les faisait se réunir régulièrement tous les jeudis, alors qu’ils se réunissaient pour des fêtes familiales une fois par semaine, le mercredi ; un ouvrier qui savait à peine écrire, figurait comme un des auteurs des procès-verbaux et signait comme tel ; et à tous on prêtait une langue qui peut bien être celle des chambres des corps de garde prussiennes, mais qui n’est certainement pas celle d’une réunion où des hommes littéraires, honorablement connus dans leurs pays, formaient la majorité. Pour comble, on fabriqua un faux reçu d’une somme d’argent que les faussaires étaient censés avoir payée pour le procès-verbal au soi-disant secrétaire du comité central fictif ; or, l’existence de ce prétendu secrétaire ne reposait que sur un tour joué par quelque malin communiste à l’infortuné Hirsch.

Cette grossière machination était chose trop scandaleuse pour ne pas aller à l’encontre de son but. Quoique les amis londoniens des accusés fussent privés de tous les moyens de porter à la connaissance du jury les faits vrais ; quoique les lettres qu’ils adressaient aux avocats fussent supprimées par la poste, et que les documents et affidavits (déclarations