Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/237

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dit-il, des accusés le prolétariat révolutionnaire se trouvait sans armes en face des classes régnantes, représentées par le jury : les accusés étaient donc condamnés parce qu’ils se trouvaient devant ce Jury. Ce qui aurait pu, un instant, ébranler la conscience du jury, comme cela avait ébranlé l’opinion publique, c’était l’intrigue gouvernementale mise à nu, la corruption du gouvernement prussien qui s’était dévoilée sous leurs yeux. Mais, se disaient les jurés, mais si le gouvernement ose user contre les accusés de moyens aussi téméraires et aussi infâmes, c’est que les accusés — petit parti tant qu’on voudra — doivent être diablement dangereux et qu’en tout cas leur doctrine doit être une force. Le gouvernement a violé toutes les lois du code criminel à seule fin de nous protéger contre le criminel monstre : de notre côté, faisons violence à notre brin de point d’honneur pour sauver l’honneur du gouvernement. Soyons reconnaissants. Condamnons.

« En prononçant leur coupable, noblesse rhénane et bourgeoisie rhénane mêlèrent leur voix au cri qu’avait poussé la bourgeoisie française après le deux décembre : « il n’y a plus que le vol pour sauver la propriété, le parjure pour sauver la religion, la bâtardise