Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/239

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tes limites. Elle ne présentait pas le moindre danger pratique, et le gouvernement ne s’y trompait pas un seul instant ; la persécution des communistes n’était pour lui que le prélude à la croisade réactionnaire contre la bourgeoisie libérale ; et la bourgeoisie elle-même trempait l’arme principale de cette réaction, — la police politique — en condamnant les représentants des ouvriers et en acquittant Hinckeldey-Stieber. C’est ainsi que Stieber gagna ses éperons de chevalier aux assises de Cologne. En ce temps là Stieber était le nom d’un politicien en sous-ordre qui faisait une chasse folle à l’augmentation de traitement et à l’avancement : aujourd’hui Stieber signifie la domination illimitée de la police politique dans le nouveau saint royaume prusso-allemand. Il s’est ainsi, en quelque sorte, métamorphosé en une personne morale, morale au sens figuré, comme, par ex., le Reichstag est un être moral.

« Et cette fois la police politique ne frappe pas l’ouvrier pour atteindre le bourgeois. Au contraire. C’est précisément en sa qualité de dictateur de la bourgeoisie libérale allemande que Bismarck s’imagine être assez fort pour pouvoir, à l’aide des Stieber, chasser hors du monde le parti ouvrier. À la croissance de la