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Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/25

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dispute toujours à nouveau dans chaque localité, il faut s’attendre à voir la lutte se résoudre en un amas de combats isolés et sans liaison, où sera dépensée une quantité énorme de sang, d’énergie et de capitaux et où cependant aucun résultat définitif ne sera acquis.

Le démembrement politique de l’Allemagne en trois douzaines de principautés plus ou moins importantes, s’explique de même par cette confusion et multiplicité des éléments qui composent la nation et qui, par surcroît, varient dans chaque localité. Là où il n’y a pas d’intérêts communs, il ne saurait y avoir unité de but et encore moins d’action. Il est vrai que la confédération allemande fut déclarée indissoluble à perpétuité, mais la confédération et son organe, la Diète, n’ont jamais représenté l’unité allemande. Le plus haut degré de centralisation qu’on atteignit jamais en Allemagne, ce fut l’établissement du Zollverein, qui força les États de la mer du Nord à créer, eux aussi, une union douanière propre, tandis que l’Autriche continua de se retrancher derrière son tarif prohibitif particulier. L’Allemagne eut la satisfaction d’être partagée, pour tous les buts pratiques, entre trois pouvoirs indépendants seulement, au lieu de l’être entre trente-six. La prépotence souve-