Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/51

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dans tous les États, le clergé de l’une ou l’autre, ou de l’une et l’autre, de ces confessions religieuses constituait une partie essentielle de l’établissement bureaucratique du gouvernement, en sorte que, attaquer l’orthodoxie protestante ou catholique, attaquer la prétraille, c’était attaquer en dessous le gouvernement lui-même. Quant aux Catholiques Allemands le seul fait de leur existence constituait une attaque contre les gouvernements catholiques de l’Allemagne, spécialement de l’Autriche et de la Bavière, et c’est ainsi que l’entendaient les gouvernements. Les membres des comités libres, les dissidents protestants, qui ressemblent quelque peu aux unitaires anglais et américains, firent une profession publique de leur opposition aux tendances cléricales et sévèrement orthodoxes du roi de Prusse et de son ministre favori, le ministre des cultes et de l’instruction, M. Eickhorn. Les deux nouvelles sectes qui pendant un temps se propagèrent bruyamment, la première dans les pays catholiques, la seconde dans les pays protestants, ne se distinguaient que par leur origine différente ; quant à leurs doctrines, elles étaient parfaitement d’accord sur ce point important : l’inefficacité des dogmes définitifs. Cette absence de toute définition était l’essence même