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Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/72

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La révolution de Vienne fit de la bourgeoisie la classe dominante théoriquement, c’est-à-dire que les concessions arrachées au gouvernement étaient de telle sorte que, mises en pratique, et maintenues pendant un temps, elles auraient infailliblement assuré la suprématie de la bourgeoisie. Or, pratiquement la suprématie de cette classe était loin d’être établie. Il est vrai que, grâce à la création d’une garde nationale qui donna des armes à la bourgeoisie et aux petits boutiquiers, cette classe croissait en force et en influence il est vrai que par l’installation d’un « comité de sûreté », une espèce de gouvernement irresponsable où dominait la bourgeoisie, elle fut placée à la tête du pouvoir. Mais du même coup la classe ouvrière aussi fut partiellement armée elle et les étudiants avaient été au plus fort du combat, là où combat il y « avait eu et les étudiants qui, au nombre de 4.000 environ, bien armés et bien mieux disciplinés que la garde nationale, formèrent le noyau, la véritable force du corps révolutionnaire, n’étaient nullement disposés à être de simples instruments entre les mains du comité de sûreté. Bien qu’ils en reconnussent l’autorité et qu’ils en fussent même les défenseurs les plus enthousiastes, ils n’en formèrent pas