Page:Marx - Révolution et contre-révolution en Allemagne.djvu/74

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

se tourna pas en hostilité ouverte, c’est parce que le ministère et, en particulier, la cour, dans leur impatience de rétablir l’ancien état des choses, ne cessaient de justifier la défiance et l’activité bruyante des partis les plus révolutionnaires ; et qu’ils agitaient constamment, même aux yeux de la bourgeoisie, le spectre du vieux despotisme à la Metternich. Ainsi, le gouvernement ayant essayé de saper ou de porter atteinte à quelques-unes des libertés nouvellement conquises, il y eut de nouveaux soulèvements le 15 et le 26 mai, et, à chaque occasion, l’alliance entre la garde nationale ou la bourgeoisie armée et les ouvriers fut de nouveau cimentée pour un temps.

Quant aux autres classes de la population, l’aristocratie et la ploutocratie avaient disparu, et les paysans étaient occupés partout à balayer jusqu’aux derniers vestiges de la féodalité. Grâce à la guerre avec l’Italie et l’occupation que Vienne et la Hongrie donnaient à la cour, on les laissait faire ; et ils réussirent mieux dans leur œuvre de libération en Autriche que dans n’importe quelle autre partie de l’Allemagne. Le Reichstag autrichien, un peu plus tard, n’eut qu’à ratifier les choses déjà accomplies par les paysans ; et quelles que soient les institutions que le gouver-