Page:Marx - Salaires, prix, profits.djvu/73

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et de traiter ce rapport fondamental entre le capitaliste-entrepreneur et l’ouvrier salarié comme une question secondaire, quoiqu’ils eussent raison de soutenir que, dans des circonstances données, une hausse des prix pourrait influer à des degrés fort inégaux sur le capitaliste-entrepreneur, le propriétaire foncier, le capitaliste-prêteur, et, si vous le voulez bien, le percepteur.

Ce que nous avons dit entraîne encore une autre conséquence.

Cette portion de la valeur de la marchandise qui représente seulement la valeur des matières premières, des machines, bref la valeur des moyens de production consommés, ne crée pas du tout de revenu, elle ne fait que rembourser du capital. Mais en dehors de cela, l’autre portion de la valeur de la marchandise, celle qui crée du revenu, celle qu’on peut dépenser sous forme de salaires, de profit, de rente, d’intérêt, il est faux qu’elle se compose de la valeur des salaires, de la rente, de la valeur des profits, et ainsi de suite. En premier lieu nous écarterons le salaire et ne toucherons qu’aux profits industriels, à l’intérêt et à la rente. Nous venons de voir que la plus-value contenue dans la marchandise, c’est-à-dire cette partie de la valeur de celle-ci où se cristallise le travail impayé, se décompose en différentes fractions. Mais dire que c’est l’addition des valeurs de ces trois parties constituantes qui compose ou forme la plus-value, ce serait exprimer juste le contraire de la vérité.

Si une heure de travail se réalise en une valeur de six pence, que la journée de l’ouvrier comprenne douze heures de travail et que la moitié de cette durée soit du