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Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/103

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3. Salaires et argent


Au second jour des débats, notre ami Weston a revêtu ses anciennes affirmations de formes nouvelles. Il a dit : A la suite d’une hausse générale des salaires en argent, il faudra plus d’argent pour payer les mêmes salaires. Comme la quantité de l’argent en circulation est fixe, comment pourrez-vous payer cette plus grande quantité de salaires en argent ? Tout d’abord la difficulté provenait du fait que malgré la hausse des salaires en argent des ouvriers, la quantité des marchandises leur revenant restait constante ; deuxième difficulté provient maintenant de l’augmenta-on des salaires en argent, malgré les quantités fixes de marchandises. Naturellement, si vous rejetez son principe fondamental, les difficultés secondaires disparaîtront également.

Je veux néanmoins vous prouver que cette question de l’argent n’a absolument rien à faire avec le sujet que nous traitons.

Dans votre pays, le mécanisme des moyens de paiement est de beaucoup plus perfectionné qu’en aucun autre pays d’Europe. Grâce à l’extension et à la concentration de votre système bancaire, on a besoin de beaucoup moins de monnaie pour faire circuler la même somme de valeurs et pour procéder à des règlements d’affaires égaux ou supérieurs. En ce qui concerne les salaires, par exemple, l’ouvrier de fabrique anglais porte son salaire au boutiquier qui le remet chaque semaine à la banque ; celle-ci le retourne hebdomadairement au fabricant qui le paie à nouveau à ses ouvriers et ainsi de suite. Par ce procédé, le salaire annuel d’un ouvrier, disons de 52 livres, peut être payé avec un seul souverain (livre anglaise) qui parcourt chaque semaine le même cycle. En Angleterre même, le mécanisme des moyens de paiement n’est pas aussi parfait qu’en Ecosse et il n’a pas atteint partout la même per-