Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/115

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quelles elle s’échange contre d’autres articles. Il doit être possible d’exprimer, sous une forme tout à fait différente, ces diverses équations entre diverses marchandises.

En outre, lorsque je dis qu’un quarter de blé s’échange contre du fer suivant certain rapport, ou que la valeur d’un quarter de blé est exprimée en une certaine quantité de fer, je dis que la valeur du blé et son équivalent en fer sont égaux à une troisième chose quelconque qui n’est ni du blé, ni du fer, puisque j’admets, n’est-ce pas, qu’ils expriment la même grandeur sous deux formes différentes. Chacun d’eux, le blé, aussi bien que le fer, doit, par conséquent, indépendamment l’un de l’autre, pouvoir être réduit à cette troisième chose qui constitue leur commune mesure.

Pour éclaircir ce point, je vais recourir à un exemple géométrique très simple. Lorsque nous comparons les surfaces triangulaires des formes et des grandeurs les plus diverses, ou lorsque nous comparons des triangles avec des rectangles, ou avec toute autre figure rectiligne, comment procédons-nous ?

Nous ramenons la surface d’un triangle quelconque à une expression tout à fait différente de sa forme visible. Ayant trouvé, d’après la nature du triangle, que sa surface est égale à la moitié du produit de sa base par sa hauteur, nous pouvons comparer entre elles les valeurs différentes de toutes les sortes de triangles et de toutes les figures rectilignes, puisqu’elles peuvent toutes se résoudre en un certain nombre de triangles.

Il faut recourir au même procédé pour les valeurs des marchandises. Il faut arriver à les ramener toutes à une expression qui leur soit commune, en ne les distinguant que par le rapport suivant lequel elles contiennent cette commune mesure.

Comme les valeurs d’échange des marchandises ne sont que les fonctions sociales de ces objets et n’ont rien de commun avec leurs qualités naturelles, il faut tout d’abord nous demander : Quelle est la substance sociale commune à toutes les marchandises ? C’est le travail. Pour produire une marchandise, il faut y appliquer, y faire entrer une quantité déterminée de travail. Et je ne dis pas seulement