Page:Marx - Travail salarié et capital, 1931.djvu/13

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NOTE DE L’ÉDITEUR

Les deux travaux de Marx, Travail salarié et Capital et Salaires, prix et profits, sont d’inspiration différente, mais se complètent admirablement. L’un et l’autre sont, en quelques pages, un résumé lumineux, accessible à tous les ouvriers, de l’essentiel de la théorie économique et politique de Marx. Tout y est : la théorie de la valeur et de la plus-value, la condamnation à mort du réformisme par la démonstration du caractère inconciliable du Capital et du Travail, de l’antagonisme inéluctablement croissant entre le profit et le salaire ; la preuve, magistralement établie, de la paupérisation absolue et relative des masses ouvrières ; la défense des syndicats contre leurs négateurs à la Weston, mais aussi la critique de leurs zélateurs bornés, les trade-unionistes réformistes ; la conclusion enfin que la seule issue n’est pas le « salaire équitable », mais la suppression du salariat et sa seule possibilité pratique, la victoire du prolétariat révolutionnaire.

A l’heure où l’univers capitaliste tremble devant le succès de l’édification socialiste en U.R.S.S., réalisée par une application juste de la doctrine marxiste, partout ce sont de nouveaux efforts contre Marx, soit pour le pourfendre (Tardieu), soit pour le reviser (Déat), soit pour lui opposer d’autres doctrines, par exemple le proudhonisme (Jouhaux).

La lecture des ces pages lumineuses, dont les plus vieilles en date furent écrites il y aura bientôt un siècle, donne une réponse définitive à toutes les questions encore insolubles pour l’économie politique bourgeoise : mouvement des prix, crises, rationalisation, etc. Et les