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d’aussi bonne marchandise que celui de l’employeur. L’ouvrier est obligé d’être un gaspilleur et d’acheter et de vendre contre tous les principes économiques.

Il nous faut remarquer en général que nous n’examinons ici qu’un seul côté, le salaire lui-même. Mais l’exploitation de l’ouvrier recommence dès qu’il échange le fruit de son travail à nouveau contre d’autres marchandises. Epiciers, prêteurs à gage, prêteurs à domicile, chacun l’exploite à son tour.

2. Ayant le commandement des moyens d’occupation, l’employeur a le commandement des moyens de subsistance de l’ouvrier, c’est-à-dire la vie de celui-ci dépend de lui ; de même que l’ouvrier lui-même ravale son activité vitale à un simple moyen d’existence.

c) La marchandise-travail [force de travail] a de grands désavantages par rapport à d’autres marchandises. Pour le capitaliste, il ne s’agit dans la concurrence avec les ouvriers que du profit, pour les ouvriers, il s’agit de l’existence.

Le travail [force de travail] est de nature plus périssable que les autres marchandises. Il ne peut être accumulé. L’offre ne peut pas être augmentée ou diminuée avec la même facilité que pour les autres marchandises.

[La loi du prix du marché pèse plus lourdement sur la marchandise-travail [force de travail] que sur d’autres marchandises parce que l’ouvrier ne peut stocker ses marchandises et qu’il lui faut au contraire poursuivre son activité vitale, sinon il meurt fatalement, faute de moyens de subsistance.]

d) Règlements de fabrique, législation de l’habitation, le truck-system, etc. par lesquels l’employeur trompe l’ouvrier en haussant le prix des marchandises, tout en laissant [sans changement] son salaire nominal.

[L’humanité des capitalistes consiste à acheter le plus de travail possible le meilleur marché possible, Les ouvriers agricoles touchent plus en été qu’en hiver, bien qu’ils aient besoin en hiver de plus de nourriture, de plus de chauffage et d’habits plus chauds.]


3. Concurrence des ouvriers entre eux


a) Suivant une loi économique générale, il ne peut y avoir deux prix du marché, Sur 1.000 ouvriers de même habileté, ce ne sont pas les 950 occupés qui déterminent le salaire, mais les 50 inoccupés. Influence des Irlandais sur la situation des ouvriers anglais et des ouvriers allemands sur la situation des ouvriers alsaciens.

b) Les ouvriers se font concurrence non seulement parce que l’un s’offre à meilleur marché que les autres, mais aussi parce qu’un travaille pour deux.