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INTRODUCTION

Citoyens [1],

Avant d’aborder ce qui est, à proprement parler, mon sujet, permettez-moi de faire quelques remarques. préliminaires.

Il règne actuellement sur le continent une véritable épidémie de grèves et, de tous côtés, on réclame, à grands à cris, des augmentations de salaires. Cette question sera traitée à notre congrès[2]. Vous devez, vous qui êtes à la tête de l’Association internationale[3], avoir un point de vue net sur cette importante question. C’est pourquoi je considère comme mon devoir, même au risque de mettre votre patience à une rude épreuve, de traiter à fond le sujet.

Je dois faire, en ce qui concerne le citoyen Weston[4] une autre remarque préliminaire, Il n’a pas seulement développé devant vous, mais aussi défendu en public des conceptions qu’il sait être tout à fait impopulaires parmi les ouvriers, mais qu’il considère être dans leur intérêt. Chacun de nous ne peut qu’estimer hautement

  1. Correspond à l’appellation actuelle : Camarades.
  2. Cet exposé devait être présenté à la première conférence de l’Internationale, tenue en septembre 1865, à Londres.
  3. Le « Conseil général » était l’Exécutif de l’Association internationale des Travailleurs.
  4. John Weston était membre du Conseil général et délégué également à la conférence de Londres de 1865. Déjà, dans une lettre à Engels du 4 novembre 1864 (Correspondance, III, p. 189, édit. all.), Marx caractérise Weston de la façon suivante : « D’ailleurs un vieux disciple de Owen, Weston, aujourd’hui fabricant lui-même, un brave homme, tout à fait charmant, a établi un programme d’une confusion extrême et d’une prolixité inouïe ».