Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, I.djvu/42

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cette pourriture inerte qui forme les couches les plus basses de la société ancienne, parfois, d’un soubresaut brusque, une révolution prolétarienne l’entraîne dans son mouvement. Son genre de vie cependant la disposera plus communément à se laisser acheter pour des manœuvres réactionnaires.

27. Les conditions d’existence de la société ancienne sont détruites par les conditions d’existence qui sont faites au prolétariat. Le prolétaire n’a pas de propriété. Il vit avec sa femme et ses enfants dans des rapports qui n’ont plus rien de commun avec le lien de famille bourgeois. Il a perdu tout caractère national dans ce travail industriel moderne, dans cet assujettissement moderne au capital, qui est le même en Angleterre et en France, en Amérique et en Allemagne. Les lois, la morale, la religion, constituent pour lui autant de préjugés bourgeois, derrière lesquels se dissimulent autant d’intérêts bourgeois.

28. Toutes les classes qui successivement jusqu’ici se sont emparées du pouvoir, cherchaient à sauvegarder leur situation de fortune acquise en imposant à toute la société les conditions qui leur assuraient leur revenu propre. Les prolétaires ne pourront conquérir les forces productives sociales qu’en abolissant les méthodes par lesquelles jusqu’ici il leur était fait une part de revenu, et par conséquent il leur faudra abolir tout le régime existant de répartition des revenus. Les prolétaires n’ont rien à sauvegarder qui leur appartienne. Ils ont à