révolution. Cette révolution abolira la propriété bourgeoise d’abord, les relations sociales bourgeoises ensuite, et avec elles la sentimentalité et l’idéologie qui en naissent (§ 45).
46-48. La famille bourgeoise au regard du prolétariat. — On dit que les communistes veulent supprimer la famille. Et « les plus radicaux, devant ce honteux dessein, de répudier avec eux toute solidarité ». N’est-ce pas Proudhon qui trouve « un tour d’escamotage » dans la distinction communiste qui veut que la communauté tombe sur les choses et non sur les personnes, et s’écrie : « Loin de moi, communistes ! Votre présence m’est une puanteur ![1] ».
Proudhon est bien oublieux, s’il n’a pas souvenir que les faits relevés par lui, les citations qu’il tire des économistes, tendent à prouver que la famille ouvrière est détruite par le capitalisme. Quel reproche faire aux communistes si « le libertinage des jeunes ouvrières est inévitable », si, « comme les ouvriers sont chair à canon, les ouvrières sont chair à prostitution »[2]. Et Vidal n’avait-il pas déjà dit : « L’industrie moderne a dissout la famille. Elle a fait aux filles et aux femmes pour ainsi dire une nécessité de la prostitution[3] » ? Pecqueur, avant tous, avait dit la dangereuse crise morale qui venait de ce que « toute une masse de jeunes filles et de femmes passait brusquement de la vie cloîtrée de l’atelier domestique à la vie osten-