Page:Marx et Engels - Le manifeste communiste, II.djvu/170

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gantes maisons de ville »[1] ? Inversement « les villes seront un ensemble de villas », au lieu d’être « un lieu d’étouffement où il n’existe plus trace de verdure ». Les intérêts d’un village seront dirigés, régis par une vaste comptabilité. Il sera une raison commerciale, industrielle et agricole « réduite à l’unité », de même que les villes seront des fédérations de telles, raisons commerciales. Le domaine éminent de toutes ces industries communales appartenant à l’État, c’en sera fait de l’exploitation de la campagne par les villes. L’agglomération monstrueuse des populations étiolées dans les villes cessera, en même temps que le dur labeur et l’inertie intellectuelle des paysans épars dans le plat pays. Ce sera l’universalisation de la propriété dans l’égalité croissante.

C) Le programme pédagogique prépare des hommes pour cette civilisation intégrale à venir. Que l’éducation nouvelle devait être publique et gratuite, les babouvistes déjà l’avaient démontré. La Société des Droits de l’Homme avait démontré sans doute que l’enseignement de l’État donnait une éducation de classe, tant que l’État lui-même était aux mains d’une classe dirigeante. Mais cette classe dirigeante, à l’avenir, sera le prolétariat. Il donnera un enseignement qui préparera l’abolition de toute classe. Pour cela, il est nécessaire sans doute qu’il supprime les institutions d’enseignement privé où se réfugierait la propagande rancunière des classes vaincues.

  1. Pecqueur. Des Intérêts du Commerce, I, p. 126 sq., 170.