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tendent à abolir tous les privilèges, et dès lors tous les antagonismes. Quel sera l’esprit de la société nouvelle ? La propriété n’y sera pas exclusive. La gestion de la production n’y sera pas concentrée dans un petit nombre de mains qui prélèvent sur la majorité un tribut de force productive très supérieur à ce qu’ils lui restituent sous forme de salaire. Il n’y aura plus d’oisiveté dorée ni de travaux forcés à l’atelier pendant des jours interminables, sous le fouet des garde-chiourmes industriels. Il n’y aura plus en regard le cynisme exploiteur et la révolte criminelle, l’orgie patronale et la prostitution prolétarienne, les villes instruites et les campagnes ignorantes, les nations cultivées et les nations barbares. À la guerre d’homme à homme, de classe à classe, de nation à nation, succédera l’abolition des nations, des classes et l’association des hommes pour une vie où « le libre développement de chacun sera la condition du libre développement de tous » : c’est la définition de la république future que, avant de clore sa partie doctrinale, le Manifeste a voulu donner.


III

LITTÉRATURE SOCIALISTE ET COMMUNISTE


Le chapitre qui s’ouvre à présent, est de critique pure. Il était juste qu’après avoir développé de son point de vue de classe l’idéologie du prolétariat, le Manifeste expliquât de quelle