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peine. Karl Schapper, Heinrich Bauer, après avoir purgé leur prison préventive, durent s’exiler à Londres[1]. L’horloger Joseph Moll et Wolfrum purent s’enfuir. Plusieurs, inscrits sous de faux noms à l’Hôtel-Dieu, y moururent de leurs blessures. Weitling se réfugia en Suisse, non sans avoir pu, au préalable, rassembler les débris de la Fédération écrasée.


IV. — La Fédération communiste (1847-1851) : Karl Marx et Frédéric Engels.


Elle se reconstitua, mais son centre fut transporté à Londres. Un nom nouveau surgit alors, et d’abord dans les groupes. De même que les deux sociétés sécrètes françaises, rivales jusque là, fusionnèrent après la défaite pour former une Société communiste unique, ainsi Schapper, Heinrich Bauer, Moll et le tailleur Eccarius dénommèrent groupe communiste d’éducation ouvrière le groupe qu’ils fondèrent à Londres en 1840 et où Frédéric Engels les connut en 1843. Les effectifs les plus importants toutefois, groupés autour de Weitling, se trouvèrent en Suisse, où, avec des radicaux démocrates de nuance feuerbachienne, ils menaient une agitation pleine de dissentiments intérieurs[2]. Ce mouvement fut étouffé par une

  1. F. Engels., Préface aux Enthüllungen über den Kommunistenprozess, p. 4.
  2. Sur l’agitation communiste et radicale en Suisse, v. Wilhelm Marr, Das Junge Deutschland in der Schweiz, 1846 ; Bluntschli, Die Kommunisten in der Schweiz nach