Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/154

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cherche à prémunir les nonnes contre ces bavardages si facilement engendrés par l’oisiveté du cloître. « Méfiez-vous, dit-il aux femmes, de ces intempérances de langue naturelles à votre sexe ; parlez peu et avec mesure, vous n’aurez jamais à vous en repentir. Vous ne sauriez être trop modérées dans le choix de vos expressions, ni trop réservées dans le sujet de vos discours. » Sâkya combat plus énergiquement encore la coquetterie, cet ennemi qui se dissimule sous les plis de la robe la plus grossière.

Il y avait, parmi les novices, une jeune fille très-vaine de sa beauté. Les nonnes n’avaient pas de miroir ; mais il était si simple de s’admirer dans l’étang des lotus ! Le Bouddha fit apparaître dans l’eau une figure plus parfaite que celle de la religieuse ; tandis que celle-ci regardait déjà d’un œil jaloux, le fantôme se transforma par degrés, et finit par offrir l’aspect d’une vieille repoussante. La religieuse faillit s’évanouir : « Eh bien, ma fille, dit le maître, voilà l’image fidèle de ce que deviendra cette beauté dont vous êtes si fière. » La leçon était bonne, et elle profita.

La première épouse de Bimbisâra était aussi fort orgueilleuse ; elle n’avait jamais