Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/162

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tions du dehors se joignirent les discordes intestines. Une discussion sur une bagatelle, un point de discipline, envisagé différemment par deux religieux, vint mettre le monastère en feu : chacun prit parti pour l’un ou l’autre des adversaires. Les femmes s’en mêlèrent, et ne furent pas les moins déraisonnables. Les prédictions du Bouddha n’avaient pas tardé à s’accomplir : la discipline pesait déjà sur ces têtes que la nature fit si fragiles et le soleil de l’Inde si ardentes. Emportement et faiblesse, voilà le caractère des nonnes Bouddhistes peint en deux mots.

En vain le sage rappelait tout le monde à la modération : on se taisait en sa présence ; mais, sitôt qu’il avait le dos tourné, les querelles recommençaient pires que jamais. Sâkya connaissait trop les hommes pour ignorer que, dans certains cas, il est difficile de maintenir l’autorité, et qu’il faut laisser passer l’orage. Abandonnant ces brebis rebelles, le Bouddha s’en alla vivre seul dans une forêt. Des villageois lui bâtirent une cabane de feuillage, et lui fournirent sa nourriture quotidienne. Il passa ainsi la saison pluvieuse. Jeune, il fuyait les plaisirs bruyants de la cour, pour s’enfoncer dans les solitudes voisines de Kapila. Aujourd’hui, sur le retour de l’âge,