Page:Mary Summer - Histoire du Bouddha Sakya-Mouni, 1874.djvu/175

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La mort de Maudgalyâna ne fut pas si douce. Le disciple de la main gauche habitait sur le sommet d’une montagne, au fond d’une caverne de rochers.

Les hérétiques surent le découvrir dans ces lieux sauvages, et ils le firent mourir sous le bâton. Son corps fut laissé sur la mousse comme un monceau de chairs informes, dont les corbeaux se hâtèrent de faire disparaître les débris ; pas une relique du pauvre ascète ne fut rapportée au monastère. Lecteur, si vous étiez tenté de vous attendrir, apprenez que jadis le disciple avait eu un père et une mère aveugles, auxquels il prodiguait les soins les plus touchants. Il eut la faiblesse d’épouser une jeune femme frivole, qui s’ennuya bientôt d’avoir à soigner deux infirmes. Sous l’influence de cette créature, Maudgalyâna fit périr les vieillards qui s’attardaient sur la terre. Depuis mille ans, le parricide tournait dans le cercle de la transmigration, sans avoir expié son horrible forfait. Il fallut les souffrances inouïes d’une mort tragique pour qu’il atteignît enfin la délivrance.

En apprenant la double perte éprouvée par la communauté, le sensible Ananda ne put retenir ses larmes. Sâkya le reprit doucement ; il lui rappela qu’en de telles