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des choses par la possession de tous ces frivoles avantages, — « que tout ce qu’elle dit ou fait semble ce qu’il y a de plus sage, de plus vertueux, de plus à propos, de mieux ; toutes les hautes connoissances perdent leur éclat et tombent à son aspect. La sagesse décontenancée s’égare dans les discours qu’elle lui tient, et déraisonne comme le feroit la folie elle-même ; l’autorité, la raison sont à ses ordres. » — Toutes ces magnifiques prérogatives, c’est un joli minois qui les lui vaut.

Mais reprenant ma comparaison, je prie d’observer que, dans la classe moyenne de la vie, on prépare les hommes dès leurs jeunesse à embrasser une profession, et que le mariage n’est pas l’époque marquante de leur carière, tandis qu’au contraire c’est l’unique but des Femmes qui dirigent toutes leurs facultés pour y arriver. Leur attention n’est point occupée d’affaires, de plans vastes ; jamais elles ne prennent l’essor de l’ambition ; elles ne consacrent pas leurs pensées à bâtir de magnifiques projets. Il faut qu’elles fassent un mariage avantageux pour s’éle-