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Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/197

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Cependant, si l’amour est le bien suprême, que les Femmes soient élevées uniquement pour l’inspirer ; qu’on cultive en elles tous les charmes qui captivent les sens. Mais si elles sont des êtres moraux, que ces êtres puissent aussi devenir intelligens ; que l’amour soit considéré comme une partie de cette flamme ardente et universelle qui, après avoir embrâsé l’humanité, monte comme l’encens aux trône de l’Éternel.

Pour remplir les devoirs domestiques, il faut beaucoup de courage et une sorte de persévérance sérieuse qui demande un appui plus solide que les émotions douces et vraies de la nature. Pour donner l’exemple de l’ordre qui est l’ame de la vertu, il faut adopter une certaine austérité de conduite qu’on peut à peine attendre d’un être qui, depuis son enfance, a été le jouet de ses propres sensations. Quiconque se propose d’être utile, doit avoir un plan de conduite ; car dans les plus simples devoirs de la vie, nous sommes souvent obligés de contrarier l’impulsion actuelle de la tendresse ou de la pitié ; il arrive fréquemment que la sévérité est la