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l’épouse ne négligera plus ses enfans, pour se livrer à une coquetterie ridicule et coupable, quand le bon-sens et la modestie lui assureront le cœur de son époux. Mais tant que les hommes ne songeront point à remplir les devoirs de la paternité, ce seroit envain qu’on attendroit des Femmes quelles consacrassent leurs tems aux devoirs du ménage ; ayant la prudence du siècle, comme dit l’évangile, elles aimeront mieux le passer devant leur miroir, car ce déploiement de leur adresse n’est qu’un instinct de la nature pour se mettre en état d’obtenir indirectement un peu de ce pouvoir dans le partage duquel on a l’injustice de les exclure : en effet, si l’on interdit aux Femmes de jouir de leurs droits légitimes, elles rendront les hommes vicieux comme elles, pour en obtenir par séduction des privilèges illicites.