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qu’il faut voir, et de la Femme que l’homme apprend ce qu’il faut faire. Si la Femme pouvoir remonter aussi bien que l’homme aux principes, et que l’homme eut aussi bien qu’elle l’esprit des détails, toujours indépendans l’un de l’autre, ils vivroient dans une discorde éternelle, et leur société ne pourroit subsister ; mais dans l’harmonie qui règnet entr’eux, tout tend à la fin commune ; on ne sait lequel met le plus du sien ; chacun suit l’impulsion de l’autre, chacun obéit, et tous deux sont les maîtres.

» Par cela même que la conduite de la Femme est asservie à l’opinion publique, sa croyance est asservie à l’autorité. Toute fille doit avoir la religion de sa mère, et toute Femme celle de son mari ; quand cette religion seroit fausse, la docilité qui soumet la mère et la fille à l’ordre de la nature, efface auprès de Dieu le péché de l’erreur[1] ; hors d’état d’être juges elles-mê-

  1. Quelle sera la conséquence, si par hasard l’opinion de la mère et du mari, ne s’accorde pas ? On ne