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INTRODUCTION.

Je n’ai pu lire l’histoire du passé, et porter des yeux pleins d’une sollicitude affectueuse sur le présent, sans que les mouvements les plus mélancoliques d’une indignation douloureuse aient abattu mes esprits. Oui, j’ai soupiré quand je me suis vu forcée de confesser de deux choses l’une, ou que la nature a mis une grande différence entre un homme et un homme, ou que la civilisation, du moins telle qu’elle a eu lieu jusques à présent, s’est montrée partiale à l’excès. J’ai parcouru beaucoup de livres sur l’éducation nationale ; j’ai examiné avec la patience de l’observateur, la conduite des parents et la tenue des écoles ; quel a été mon résultat ? une conviction intime que l’éducation négligée de mes semblables est la principale source des maux que je déplore ; et que les femmes en particulier ont été rendues faibles et misérables par le concours de diffé-