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trouvée avoir de l’argent à sa disposition, acquiert une aisance gracieuse dans le maintien, qu’il faut plutôt nommer une grâce habituelle du corps, que cette liberté noble et élégante où l’on trouve la véritable expression de l’ame. Cette grâce mentale, invisible aux yeux du vulgaire, perce souvent à travers une sorte de rudesse, et éclairant tous les traits, montre la simplicité candide et la noble indépendance de l’ame. C’est alors que nous lisons dans les yeux des caractères d’immortalité, et que nous voyons l’ame dans le moindre mouvement, quoique, lorsqu’une personne est en repos, ni le visage, ni les membres ne puissent offrir une beauté qui les rende recommandables, ou le maintien, rien de particulier pour attirer l’attention. Je sais que le grand nombre est pour la beauté plus facile à saisir ; cependant, en général, on admire la simplicité, sans songer à ce que l’on admire ; et peut-elle exister cette simplicité touchante, si l’on en exclut la sincérité ? Mais finissons des remarques qui sentent la digressions, quoiqu’elles naissent naturellement du sujet.