Page:Mary Wollstonecraft - Défense des droits des femmes (1792).djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
(249)

L’article des amusemens, est traité d’une manière trop rapide ; mais toujours dans le même esprit.

On verra, quand je traiterai de l’amitié, de l’amour et du mariage, que nous sommes bien éloignés d’être du même avis. Je ne me propose pas, pour le moment, d’anticiper sur les observations que me fourniront ces sujets importans ; et je restreins mes remarques à leur teneur générale, à cette prudence domestique soupçonneuse, à ces vues bornées d’une affection partielle, sans lumières, qui excluent le bonheur et le perfectionnement, en faisant des vœux et des efforts également vains pour nous sauver des peines et des erreurs, et qui, en gardant ainsi le cœur et l’ame, anéantissent aussi toute leur énergie. Certes, il vaut mieux être souvent trompées, que de ne s’abandonner jamais à la douce confiance ; se trouver malheureuses en amour, que de n’aimer jamais ; perdre la tendresse d’un époux, que de mériter de perdre son estime.

Il seroit heureux pour le monde, et par conséquent pour les individus qui le composent, que toute cette vaine sollicitude